Grâce au chemin de fer de village Annemasse se transforme en bourg bénéficiant en suivant du tram reliant Genève et du CEN pour rejoindre la vallée du Giffre. Le long des voies une zone industrielle accueille une grande usine de charpente parqueterie chalets (150 ouvriers) et le dépôt de réparation des locomotives du PLM (une centaine de personnes).

En décembre 1860, un décret de Napoléon III déclare d’utilité publique la construction du chemin de fer Bellegarde/Annemasse/Thonon. En juin 1863, une loi la prescrit pour ouvrir en 1871. La guerre la repousse au 30 août 1880. Dès 1862 la municipalité examine plan de gare et tracé. Le 11 novembre 1865 le conseil d’Annemasse salue la délibération du conseil général de la Haute-Savoie qui donne « priorité au chemin de fer Collonges/Annemasse/Thonon ». Le 14 mai 1867, Marc Courriard va à Paris remercier l’Empereur. La décision suscite l’enthousiasme des élus d’Annemasse.

Jean-François Perréard analyse l’avenir « grâce au rail et à la gare à proximité de la frontière quand la gare sera établie à Annemasse la population prendra un accroissement énorme ». Ce n’est pas l’avis genevois. L’historien genevois J.-F. Rouiller écrit : « Cette décision va faire d’Annemasse le centre ferroviaire des contrées orientées économiquement vers Genève qui perd espoir de jouer le rôle de centre ferroviaire de la Haute-Savoie et devra vouer ses efforts pour ne pas demeurer à l’écart à obtenir un embranchement vers le futur réseau ».

Le dépôt SNCF d’Annemasse

Annemasse s’est développée et vit au rythme du chemin de fer avec le dépôt, une grande entreprise. Entendue loin alentour aux heures de prise et de fin de service sa sirène résonne. Le 1er janvier 1938 la compagnie privée des chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée (PLM) nationalisée devient SNCF (société nationale de chemins de fer français). Le dépôt d’Annemasse avec rotonde, réservoir d’eau pompée dans l’Arve à Étrembières pour la vapeur, bâtiments annexes assurant l’approvisionnement des locomotives, en charbon et marchandises, accueille alors plus de 100 locomotives.

Roulants et cheminots se souviennent que, disposant d’un important matériel spécifique, s’y activent alors plusieurs professions aux côtés des roulants, outilleurs, fraiseurs, soudeurs, robinetiers, chaudronniers, forgerons… Il y a encore 86 locos à vapeur début 1953, 30 machines en 1962. En septembre 72 c’est la fin de la vapeur. « Diesel et électrification entraînent la diminution progressive de l’activité ».